Les étapes du traitement implantaire

1 – PREMIERE CONSULTATION

Cette première consultation va nous permettre de définir ensemble votre degré de motivation et de compléter l’information dont vous disposez peut-être déjà en matière d’implants dentaires.

Un premier examen dentaire clinique va être effectué :

1 – En première approche, nous vérifions rapidement à l’aide d’une radiographie panoramique si votre problème est bien du ressort de l’implantologie en définissant votre type d’édentement.

2 – Un premier questionnaire médical permet de vérifier si vous n’avez pas de contre-indications absolues à la pose d’implants dentaires.

Les contre-indications absolues pour la chirurgie implantaire sont les suivantes :

  • Pathologies cardiaques graves
  • Ostéoporose avancée
  • Ostéoporose traitée par des bisphosphonates
  • Maladies infectieuses
  • Tumeurs

Les contre-indications relatives les plus couramment rencontrées sont les suivantes :

  • Infection locale
  • Diabète de type II non stabilisé
  • Prise de médicaments du type anticoagulants

3 – Un examen dentaire et buccal complet est réalisé à ce stade. Il nous permet de vérifier l’état de la zone à implanter mais également du reste de la bouche afin de rechercher d’éventuelles caries, des délabrements dentaires, des problèmes de gencive (parodontopathies). On définit ainsi un schéma général de votre bouche et les éventuels problèmes à traiter conjointement au problème de dents manquantes:

  • Problèmes carieux
  • Délabrements dentaires importants
  • Mauvaise hygiène buccale
  • Maladie parodontale (gingivite et maladies des tissus de soutien)

4 – Si toutes ces étapes sont concluantes, il se peut que nous ayons besoin de prendre des empreintes d’étude ainsi que des photos afin de réaliser une étude plus approfondie en fonction de la complexité de votre cas.

5 – Les implants dentaires et la prothèse dentaire sur implant ayant un certain coût, il est intéressant à ce stade de pouvoir définir un devis approximatif avant d’aller plus avant. Les bonnes décisions passent par une bonne information.

2 – LES CONSEQUENCES DE L’EDENTEMENT

C’est pourquoi il faut en premier lieu passer par une connaissance et une compréhension des conséquences de l’édentement.

1 – La fonte osseuse

Suite à la perte de dents, un phénomène de résorption osseuse irréversible des os des deux maxillaires (mandibule pour le bas et maxillaire pour le haut) va se produire. En effet, un os non stimulé aura toujours tendance à fondre.

Dans le cas ou vous portez un appareil amovible (dentier) partiel ou total plus ou moins correctement adapté, la perte osseuse peut atteindre jusqu’à 6 millimètres en 6 à 7 ans.

Le simple fait de stabiliser par des implants dentaires votre appareil va permettre de limiter de façon significative cette fonte osseuse qui ne représentera alors plus qu’à peine 1mm durant cette même période.

2 – Migrations dentaires

Les dents ont toujours tendance à migrer vers le site d’une extraction. Ce phénomène, qui est physiologique, peut prendre un certain temps ce qui le rend difficilement perceptible au jour le jour.

Quoiqu’il en soit, au bout d’une certaine période, la perte d’une dent entraine caries et problèmes parodontaux (au niveau des tissus de soutien) sur les dents restantes.

On peut citer un exemple extrêmement fréquent qui est celui de la perte de la première molaire inférieure. La deuxième molaire va alors littéralement se coucher dans cet espace ce qui va, à terme, provoquer sa perte.

Pendant ce même laps de temps, la molaire du haut va quant à elle descendre pour combler cet espace laissé vacant, créant ainsi des complications également sur l’arcade supérieure(voir schéma, photos ou radiographies).

Déséquilibre mandibulaire

Nous voyons sur cette panoramique dentaire que les molaires inférieures ce sont couchées du fait de l’absence des molaires contigües : ceci va aboutir à leur perte.

Migration des molaires mandibulaires

3 – Diminution de la capacité masticatoire

De façon évidente: moins on a de dents et plus les dents restantes vont être sollicitées. Ces forces supplémentaires auxquelles elles ne devraient pas être soumises, vont entrainer une fatigue et une usure plus importantes de ces dents et donc, à plus ou moins brève échéance, des problèmes vont apparaitre à leur niveau.

Il faut également garder à l’esprit que certains problèmes digestifs peuvent trouver leur origine au niveau de la cavité buccale, justement lorsque la capacité masticatoire est trop déficiente.

Affaissement des dents du haut

Photo des modèles en plâtre des arcades d’une patiente: les dents supérieures descendent en entrainant l’os avec elles. Vue l’impossibilité de manger correctement de ce côté de l’arcade, la patiente s’est habituée à manger de l’autre côté, avec tous les désordres qu’entrainent une mastication unilatérale pour les dents qui subissent cet excès de sollicitation.

4 – Préjudice esthétique

Fonte osseuse due à une perte ancienne des dents du haut
Après traitement

Si l’on prend le cas de la perte des dents antérieures, aucune prothèse dentaire amovible (dentier de taille variable) ne pourra reproduire l’effet naturel de dents émergeant de votre gencive, que la racine soit naturelle ou qu’il s’agisse d’un implant dentaire.

A terme, les expressions du visage peuvent être modifiées pour ne pas dévoiler cette prothèse et on peut finir par en perdre le sourire.

5 – Traumatisme psychologique

Le port d’un dentier (prothèse amovible), qu’il soit de petite taille ou alors complet, c’est-à-dire remplaçant toutes les dents de l’arcade, est un traumatisme très souvent vécu comme un handicap important (et un édentement peut être vécu comme une véritable mutilation).

En effet, il est rarissime qu’une prothèse dentaire amovible, même bien faite, ne bouge pas du tout. De plus elle ne permet pas de manger toutes les sortes d’aliments, et surtout elle doit être retirée à chaque fois que l’on doit la nettoyer, ce qui rajoute au stress déjà existant.

Cette prise de conscience amène naturellement à consulter.

3 – PRESENTATION DES CHOIX THERAPEUTIQUES

Cette séance va nous permettre de préciser le choix implantaire qui s’offre à nous, après une première étude de votre cas. Une réserve est toutefois à émettre: il faudra évaluer plus précisément la masse osseuse dont nous disposons en largeur et en hauteur car la radio panoramique dentaire ne nous apporte qu’un premier élément d’analyse qui reste insuffisant, sauf pour les cas les plus simples.

Si les conditions préalables sont réunies, à savoir :

1 – Le questionnaire médical ne présente pas de contre-indications absolues.

2 – Nous sommes d’accord sur le choix thérapeutique:

  • nombre d’implants à poser
  • choix de la prothèse dentaire sur implant
  • stabilisation d’un appareil dentaire
  • couronne en céramique sur implant, etc…

3 – L’estimation du devis vous convient.

Nous pouvons alors passer aux étapes suivantes.

4 – LES ESSAYAGES ESTHETIQUES

Ces séances sont utiles pour les cas complexes afin de vérifier, par des montages esthétiques réalisés en laboratoire de prothèse dentaire, le résultat que l’on peut obtenir et qui vous conviendra.Dans certains cas d’édentement très anciens, la fonte osseuse (décrite plus haut) peut entrainer des difficultés dans le positionnement des implants et il est alors important que vous puissiez visualiser le résultat qu’il est possible d’obtenir.

5 – LE JOUR DE LA CHIRURGIE

Toute la phase de préparation a fait l’objet d’une très grande minutie où chaque détail a été prévu à l’avance : cette séance de pose d’implants dentaires va donc obligatoirement bien se passer.

Pourquoi une salle dédiée à la chirurgie ?

Bien que nous ne soyons pas dans un hôpital, la salle de chirurgie nous permet de réunir les meilleures conditions afin d’intervenir avec un niveau d’asepsie optimal et de nous donner ainsi toutes les chances de réussite : c’est un plus, hautement appréciable pour toute chirurgie dentaire.

6 – LES 10 PREMIERS JOURS

Le jour même

L’intervention ayant eu lieu, il est important de placer une poche de glace en regard de la zone opérée et de la préserver de toute source de chaleur afin d’éviter un gonflement. Si toutefois un œdème se forme il n’y a pas lieu de s’inquiéter : c’est un effet secondaire possible dans les cas de chirurgie importante (pose de plusieurs implants).

Vous pouvez vous alimenter, et il faut le faire, mais en prenant quelques précautions : éviter la zone opérée et ne pas manger d’aliments trop chauds ni trop durs.

Il faut impérativement éviter de tirer sur la joue (réflexe habituel pour essayer de voir la zone d’intervention) car ce faisant vous tirez également sur les fils ce qui porte préjudice à la cicatrisation.

En dormant, il faut éviter de se couvrir le visage de façon à éviter une source de chaleur qui pourrait provoquer un gonflement.

Ne pas hésiter à prendre les médicaments prescrits à la moindre apparition d’une douleur.

Les 3 premiers jours

C’est durant ces 3 jours que le risque de gonflement existe. Si tel est le cas, suivez bien votre traitement et patientez : ce problème est uniquement du aux tissus mous (gencive et joue) qui ont pu souffrir de l’intervention mais ne met aucunement en cause les implants dentaires posés.

Un hématome peut apparaitre, surtout à l’issue d’interventions complexes. Il n’y pas d’inquiétude particulière : le bleu disparaitra spontanément en quelques jours.

Si un fond de douleur persiste, ne pas hésiter à prendre des antalgiques.

Dans le cas de la pose d’implants dentaires transmuqueux sans ouverture de la gencive, il n’y a absolument aucune suite opératoire (ni douleur, ni gonflement, ni hématome) car c’est le décollement de la gencive (non pratiqué ici) qui peut entrainer des effets secondaires.

Le dixième jour

A ce stade, tout est rentré dans l’ordre et on peut retirer les fils.

Un contrôle radiologique est éventuellement réalisé afin de confirmer l’absence de problème.

Si vous avez un appareil amovible provisoire il peut maintenant être réajusté.

7 – VERIFICATION DU SUCCES DE L’OSTEOINTEGRATION IMPLANTAIRE

C’est à ce stade que nous allons confirmer la bonne prise de l’implant et donc la réussite de notre intervention.

Nous réalisons les tests suivants :

  • Radiologie de contrôle qui nous permet de vérifier la parfaite intégration de l’implant (absence d’image foncée autour de l’implant dentaire).
  • Une absence totale de mobilité de l’implant.
  • bsence de sensibilité osseuse, même si une légère sensibilité de la gencive est possible au moment du dévissage de la vis de cicatrisation.
  • On tapote sur la vis de cicatrisation, une bonne prise nous donnant un son creux et surtout clair.

8 – ELABORATION DE LA PROTHESE SUR IMPLANT

Une fois obtenue la cicatrisation de la gencive autour des bagues de cicatrisation (qui sont vissées dans l’implant et qui traverse la gencive), nous pouvons réaliser l’empreinte définitive qui va permettre au prothésiste dentaire de réaliser vos dents en céramique.

Nous utilisons un transfert pour reproduire exactement la position de votre implant dans l’empreinte de votre arcade.

Le prothésiste nous envoie la prothèse réalisée pour la séance suivante.

Ce stade peut nécessiter la réalisation de couronnes provisoires qui nous permettent de tester la fonction et l’esthétique par une approche très précise de la situation définitive.

9 – POSE DE VOTRE PROTHESE DENTAIRE D’USAGE

Après les séances d’essayage et de réglage, votre prothèse dentaire est prête à être posée. Les couronnes en céramique seront soit vissées sur vos implants soit scellées.

Cette séance, très rapide pour les cas d’implants unitaires, peut durer d’une à deux heures pour les cas de reconstitutions complexes tels que des bridges fixes en céramique reconstituant une arcade entière.

Les détails sur l’entretien de votre prothèse vous seront alors donnés. Qu’il s’agisse d’une prothèse fixe (couronne céramique sur implant) ou d’une prothèse amovible (implants stabilisant une prothèse amovible), toutes les informations concernant l’avenir de votre prothèse vous seront fournies, de façon à ce que, en partenariat avec votre chirurgien dentiste, vous puissiez assurer la pérennité de votre prothèse sur implants.

Se référer à la page « Hygiène et maintenance implantaire » où vous trouverez tous les détails sur l’entretien de votre prothèse sur implant.

10 – RYTHME DES CONTROLES DE LA PROTHESE DENTAIRE SUR IMPLANT

Les contrôles qui suivent la pose de votre prothèse dentaire sur implants sont d’une importance capitale

Votre praticien vous informera de la fréquence et du rythme des contrôles en fonction des travaux réalisés.

En effet, même si la prothèse dentaire sur implants est d’une très grande fiabilité, elle est comme tout objet : elle n’est pas à toute épreuve et demande un entretien qui passe aussi par des contrôles afin d’en assurer la pérennité.

A titre de comparaison : peut-on concevoir d’acquérir une magnifique voiture et de ne jamais la faire
réviser ? Un premier contrôle est nécessaire un mois après la pose et le réglage de vos prothèses scellées sur implants, puis 3 mois plus tard et ensuite une fois par an.

Ces examens nous permettent de contrôler et d’intervenir sur plusieurs points :

  • nettoyage complet avec détartrage car malgré le soin avec lequel vous effectuez votre brossage, du tartre a pu se déposer.
  • traitement des gencives.
  • vérification de l’occlusion c’est-à-dire de l’engrainement des dents entre elles lors de la fermeture de la bouche et lors de la fonction. Les implants ne sont pas de vraies racines et ils ont pour limite de ne pas supporter les forces latérales qui pourraient s’y exercer (et pousseraient une dent ou un implant vers l’extérieur). On vérifie donc qu’aucune de ces forces nuisibles ne soient apparues et le cas échéant on réajuste l’occlusion.
  • contrôle radiologique afin de vérifier la stabilité des implants au niveau osseux.

Si vous portez une prothèse complète vissée sur implants du type bridge sur pilotis, cette dernière sera entièrement démontée environ tous les 2 ans pour un nettoyage complet.